L'instinct de rébellion qui vibre sous la peau, l'envie d'exploser ce qui résiste entre les côtes, l'exaltation sur le visage et une rage positive au fond des tripes.
La musique et les lumières. Un vêtement ou la nudité. Les bras lancés vers le ciel, tendus de plaisir, ondoyants. La tête renversée, le poids du savoir qui s'estompe puisque plus rien n'a d'importance. Le bassin en vogue, balancé et saccadé, arrogant. Toute la pression qui fût sur les épaules auparavant, descend désormais le long des jambes, fortes de supporter chaque jours un corps qui ne s'accepte plus. Les regrets s'enfoncent dans le sol, frappés, acharnés, pour que ces souvenirs fantômes s'achèvent dans la poussière.
Tu t'es dit que tu ne le referais plus. Coucher avec des personnes comme si c'était un challenge, tout ça parce que tu as peur de devoir attendre, peur de parler et de t'ouvrir réellement. Ce comportement ne te ressemble pas. Alors tu t'es dit que ça passera. Avec le temps. Avec le corps de l'autre, nu et pressé contre le tien, ça passera parce que tu te sentiras encore vibrer, excitant et exister. Parce que tu as le talent à ça. Parce que tu fuis au réveil. Le corps en apesanteur. L'esprit déjà gris de regrets. Mais quand comprendras-tu ? Sombre de toi !
Le souffle court dû au trop plein d'énergie. La cadence s'accélère, les stroboscopes filent et parcourent ta peau. Du fond de ta gorge sort un son qui s'accorde au tempo. Tu es vivant. Chaque mouvement, chaque respiration, la moindre sensation de toucher, tu ressens absolument tout. Et ton corps fragile qui devient soudain lourd, toujours plus près du sol et désarticulé sous la mélodie. Tu n'entends plus que sa voix, tu ne sens plus que ton cœur qui bat, sourd, bambam bambam bambam. Tu n'inspires que la folie qui court sur tes lèvres. Enfin tu souris, unique et seule sur la piste.
Tu es un être exceptionnel.
texte novembre 2018
photo avril 2021
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