Portraitiser ? Portraiturer ? Comment on dit déjà ? Je sais plus. Peu importe. Je sais comment faire avec toi, l'important c'est pas tant qu'on sache mais plutôt qu'on ressente.
Alors on est là, au petit jour, tu tires le drap, les rideaux, une ou deux taffes et les rayons dissipent notre nuit. Il est plus tôt que je ne l'imaginais. Tu ouvres la fenêtre, tu respires, ton dos nu s'étire, délassé.
Flash.
Tu te retournes brusquement. T'aime pas quand je te prend en photo. Moi ça me rend dingue. Quand je vois l'instant de grâce, où tu m'apparais avec un naturel fracassant. Ça me donne envie de nager à contre-courant, de m'extraire du temps qui passe.
Ton visage. Portraituré, portraitisé sur tant de clichés.
Flash.
Tes traits s'étirent et à chaque fois c'est pareil. Tu t'illumines comme un putin de soleil. Encore humides de sommeil et déshabillés de toutes peurs, tes yeux me regardent. Ils reflètent ce que tu ressens, ce que tu n'oses pas me dire.
Flash.
C'est presque une confession. T'es là à m'offrir tes secrets, dans un battement de paupières, un battement cardiaque. Et moi j'attrape tes paroles, sans le son. Je prends l'expression de tes sentiments pour remplir un papier d'une nouvelle lumière.
T'es gêné, mais heureux.
T'es paumé, mais tant pis.
Tes tâches de rousseurs dansent au rythme de la joie qui t'anime.
Flash.
Flash.
Flash.
Tu t'avances et dans un dernier sourire, je capture ton âme.
texte Automne 2017
photo Mai 2021
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